Contexte
En avril 2018, les 53 dirigeants des pays du Commonwealth se sont engagés à réduire les cas de paludisme de moitié d’ici à 2023, un engagement qui, si respecté, pourrait éviter 350 millions de cas de paludisme et sauver jusqu’à 650 000 vies.
Fonctionnement
Suite à l’accord relatif à l’engagement du Commonwealth lors de la Réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth de 2018, il a été approuvé de suivre les progrès réalisés par le biais de deux indicateurs :
- Réduction des cas de paludisme de 50% d’ici à 2023
- Réduction du taux de mortalité du paludisme de 50% d’ici à 2023
Ces indicateurs sont mesurés par le biais des estimations de l’OMS disponibles dans le dernier Rapport sur le paludisme dans le monde 2020. Vu la gamme significative des États-membres du Commonwealth, le recours à une méthode de reporting standard pour mesurer les progrès a été essentielle pour fournir ce rapport. Les estimations de l’OMS sont consistantes à travers tous les pays du Commonwealth et permettent aux États-membres de passer en revue les progrès réalisés en vue de l’engagement de réduction de moitié sans requérir des données additionnelles fournies par chaque pays.
L’état des progrès du Commonwealth est fourni par le biais d’un rapport (PDF – en anglais) passé en revue à la Réunion annuelle des Ministres de la Santé du Commonwealth. L’outil de suivi (tracker) paludisme du Commonwealth (en anglais) est un outil numérique qui visualise les données contenues dans ce rapport.
Impact
Le rapport du Commonwealth sur le paludisme documente également les bonnes pratiques des pays permettant d’honorer les engagements figurant dans le Malaria Summit London et dans les études de cas faisant état du travail réalisé pour continuer les programmes de lutte contre le paludisme en dépit du COVID-19.
Intégration et action multi-sectorielle
Le End Malaria Council de la Zambie, créé par le Président Edgar Lungu en mars 2019, est un bel exemple de comment les dirigeants de haut niveau peuvent être réunis pour faire figurer le paludisme en tête des priorités, suivre les progrès et mobiliser des ressources additionnelles pour mettre fin au paludisme.
Innovation
Cela inclut l’utilisation de la technologie de drones de précision par le Rwanda pour épandre du larvicide, ciblant des zones de culture du riz en particulier, où le paludisme a accru ces dernières années. Les districts ciblés sont ceux où la gestion des sources de larve répond aux trois critères 3F : few (peu), fixed (fixes) et findable (trouvables). Cette innovation est complémentaire des moustiquaires imprégnées à action durable (MID) ainsi que de la pulvérisation à effet rémanent à l’intérieur des habitations (IRS). Elle a également contribué à optimiser le plan de gestion de la résistance aux insecticides à travers une utilisation stratégique des données épidémiologiques et entomologiques.
Spécifiquement, les données de veille de la résistance aux insecticides a permis de mieux cibler les interventions anti-paludisme comme l’utilisation de moustiquaires standards traitées au Pipéronyl Butoxide (PBO) et de nouvelle génération (moustiquaires Interceptor G2) ainsi que l’usage rotatif des insecticides de nouvelle génération pour une IRS à plus de 95% de taux de couverture. Cela a été rendu possible grâce à des ressources accrues de la part du gouvernement et des partenaires, dont la United States Agency for International Development / PMI et le Global Fund. Le pays a également augmenté l’engagement financier du gouvernement vis-à-vis de la campagne IRS, augmentant le taux de couverture avec des insecticides de nouvelle génération de 5 districts en 2017/2018 à 12 en 2019/2020. Cela a contribué à une réduction significative des cas de paludisme depuis 2018. Accéder aux dernières données de la carte de score paludisme pour le Rwanda.
Les autres bonnes pratiques sont répertoriées dans le 2021 Commonwealth Malaria Report (PDF – en anglais).