En 2023, des membres des Malaria Youth Champions Uganda (Champions jeunesse de la lutte contre le paludisme en Ouganda) ont participé aux campagnes de chimioprévention du paludisme saisonnier en menant des entretiens avec des particuliers à leur domicile, en répondant aux préoccupations de ces derniers et en garantissant une administration sûre de sulfadoxine-pyriméthamine et d’amodiaquine.

Introduction

Malaria Youth Champions Uganda est une équipe de jeunes et de jeunes professionnels très motivés et déterminés à mettre leur talent, leur temps et leur énergie au service de la lutte contre le paludisme.

L’Ouganda est l’un des pays les plus touchés par le paludisme dans le monde. En 2022, il se situait au troisième rang mondial pour le nombre de cas et au huitième rang pour le nombre de décès.

Au cours des trois dernières années, Malaria Consortium, en partenariat avec la Division nationale de contrôle du paludisme, a mis en œuvre la chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) dans la région de Karamoja, une région à forte morbidité où la transmission du virus est très saisonnière. La chimioprévention saisonnière consiste en l’administration intermittente d’une dose thérapeutique complète de sulfadoxine-pyriméthamine et d’amodiaquine (SPAQ) aux enfants âgés de 3 mois à 5 ans juste avant la saison de transmission.

Des Champions jeunesse de la région de Karamoja durant le cycle de CPS d’août 2023

Les Champions jeunesse soutiennent la CPS dans le district de Moroto

Malaria Youth Champions Uganda a été invité par Malaria Consortium à participer à une campagne de chimioprévention du paludisme saisonnier en août 2023. Cinq Champions jeunesse ont rejoint les équipes responsables de la mise en œuvre dans le district de Moroto et ont été chargés de superviser et d’étudier le processus. Chaque équipe était composée d’un superviseur des Champions jeunesse, d’un superviseur de Malaria Consortium, d’un agent de santé local parlant la langue locale et d’un chauffeur. Les équipes sanitaires des villages ont distribué la sulfadoxine-pyriméthamine et l’amodiaquine dans les communautés.

Roles for youth champions in the CPS campaigns Rôles des Champions jeunesse dans les campagnes de CPS

Les sept sous-comtés de Nadunget, Loputuk, Rupa, Tapac, Katikekile, et les Divisions nord et sud ont bénéficié d’une chimioprévention du paludisme saisonnier pendant le cycle d’août 2023.

Photo 01: Denis Kisubi et Jemba Michael supervisent l’administration de SPAQ à un enfant. Photo 02: Un jeune Champion visite une maison dans un village de la région de Karamoja.

Activités sur le terrain : Examen des dossiers, conduite d’entretiens et soutien à une administration en toute sécurité de la SPAQ

Les Champions jeunesse ont examiné les dossiers de l’équipe de santé du village ainsi que les dossiers des enfants afin de vérifier que la SPAQ avait été administrée et d’estimer la couverture en CPS atteinte.

Ils ont également mené des entretiens approfondis et des discussions de groupe avec les mères, afin de vérifier si les enfants avaient reçu le médicament et d’évaluer l’acceptabilité et l’attitude de la communauté à l’égard de la CPS.

Ils ont également aidé les équipes de santé des villages à garantir une administration sûre de la SPAQ, en utilisant notamment de l’eau bouillie et des ustensiles propres, ainsi qu’à identifier les enfants non éligibles au traitement, principalement en raison de maladies fébriles nécessitant une orientation vers les centres de santé.

Les Champions jeunesse ont aidé les équipes de santé villageoises à compléter leurs dossiers avec notamment :

• des feuilles de pointage quotidiennes pour la redevabilité en terme d’administration de la SPAQ
• Le formulaire de résumé quotidien du centre de santé de la CPS avec des détails sur les enfants référés au centre de santé en raison d’un épisode de paludisme en cours, ceux ayant reçu une nouvelle dose de SPAQ et ceux qui en reçoivent pour la première fois.

Activités de l’établissement de santé : Examen des dossiers et analyse des données

Les Champions jeunesse ont examiné les dossiers des patients externes atteints de paludisme deux ans avant la chimioprévention du paludisme saisonnier et les ont comparés aux dossiers après la mise en œuvre du programme. En outre, l’équipe a résumé et analysé les données du cycle du mois d’août, telles qu’elles ont été transmises aux établissements centraux par les différentes équipes de santé des villages.

Observations du travail de terrain des Champions jeunesse

Les discussions de groupe ont montré que la plupart des foyers visités étaient réceptifs à l’intervention en raison de la réduction des maladies infantiles et des visites à l’hôpital précédemment attribuées à des épisodes de paludisme sévère. L’acceptabilité de la SPAQ dans certains ménages est fortement attribuée à la palatabilité des médicaments.

Une réduction moyenne constante des cas de paludisme chez les enfants a également été observée sur une période de deux ans, ce succès étant vraisemblablement attribué au programme de CPS. 

Lors de conversations approfondies avec des soignants non réceptifs à la SPAQ, les raisons invoquées pour ne pas prendre la dose thérapeutique étaient les suivantes :

• Une mère d’un enfant de 2 ans qui n’avait jamais reçu de SPAQ en raison des objections de son mari au programme. En effet, ce dernier n’avait pas encore compris le concept de la prise de la dose thérapeutique pour la prophylaxie du paludisme. Les Champions jeunesse ont expliqué à la mère que la SPAQ protège les enfants contre les formes graves de paludisme, comme en témoigne l’évolution de la gravité des cas de paludisme chez les enfants de son quartier par rapport à la situation qui prévalait avant les campagnes de CPS.
• Chez certains membres de la communauté, le refus de la dose thérapeutique a été principalement attribué à leur capacité à payer des médicaments antipaludiques pour leurs enfants atteints de paludisme plutôt qu’à rechercher une SPAQ prophylactique.
• Pour quelques autres membres de la communauté, le refus était principalement dû aux effets secondaires mineurs observés.

Amélioration des connaissances en matière de lutte contre le paludisme et compréhension de l’épidémiologie du paludisme chez les Champions jeunesse

La participation à la mise en œuvre de la CPS a permis aux jeunes de faire l’expérience de la mise en œuvre de l’un des outils les plus importants pour réduire le fardeau et progresser vers l’élimination de la maladie présents dans la boîte à outils de contrôle et d’élimination du paludisme que possède l’Ouganda.

Pour les Champions jeunesse, l’expérience a amélioré :

• leurs connaissances techniques en terme de lutte contre le paludisme
• leur connaissance pratique du déploiement d’interventions communautaires et de la CPS en tant qu’intervention
• leur compréhension de l’épidémiologie du paludisme dans les zones rurales à forte charge de morbidité

Une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux touche des centaines de jeunes

Une fois l’activité terminée, les Champions jeunesse ont lancé une campagne de sensibilisation à la CPS sur X (anciennement connu sous le nom de Twitter), afin de soutenir la poursuite et l’expansion de la CPS dans la région de Karamoja.

La campagne a attiré 2 500 vues, plus de 40 rediffusions et 13 commentaires engageants.

Ces derniers comprenaient des questions d’utilisateurs souhaitant mieux comprendre la sulfadoxine-pyriméthamine et l’amodiaquine.

Donner aux Champions jeunesse les moyens de lutter contre le paludisme en Ouganda

Les Champions jeunesse de la lutte contre le paludisme en Ouganda sont désormais mieux armés pour :

• plaider en faveur de la lutte contre le paludisme en général et de la CPS en particulier
• continuer à apporter un soutien pratique au CNMD et à ses partenaires
• mobiliser les communautés afin que ces dernières comprennent mieux et adoptent des interventions qui sauvent des vies.

Les Champions jeunesse sont impatients de participer à d’autres activités de lutte contre le paludisme à tous les niveaux afin de soutenir un Ouganda sans paludisme.